Extrait de la partie 6 du chapitre 7 : Create Wildlife Habitat
On the Living Edge: Your Handbook for Waterfront Living (2003)
(Créez un habitat faunique)
Par Sarah Kipp et Clive Callaway
Clive Callaway, M.E. Des. (maîtrise en aménagement de l’environnement), est un urbaniste, un éducateur et un riverain. Il est cofondateur du projet Living by Water, un projet de partenariat national dont l’objet consiste à « établir des habitats plus sains pour l'homme et la faune en bordure des rives partout au Canada ». Depuis le lancement du projet en 1997, Clive et sa compagne Sarah Kipp ont mis au point une grande variété de produits et de services destinés aux riverains et aux organismes qui s’intéressent à la conservation des rives. Leur livre innovant et convivial « On the Living Edge: Your Handbook for Waterfront Living » est maintenant disponible en quatre éditions régionales.
Sarah Kipp est une éducatrice en matière d’environnement qui s’est spécialisée dans le domaine des communications tant avec le grand public qu’avec des auditeurs techniques. Sarah a obtenu une maîtrise ès arts en géographie, avec spécialisation en aménagement urbain, de l’Université de l’Alberta (1981) et un B.A. (spécialisé) en géographie de l’Université de Calgary (1972). Elle a été urbaniste principale pour la ville d’Edmonton de 1973 à 1979. Depuis lors, elle a œuvré dans les domaines de l’éducation en matière d’environnement, de la planification écologique, de l’urbanisme, de l’évaluation des incidences socio-économiques et des relations publiques. De 1983 à 1987, Sarah a été professeur à l'Université d'Athabasca (l'université de télé-enseignement de l'Alberta). En septembre 2002, Sarah Kipp et Clive Callaway se sont vu décerner la médaille d’or La Nature en héritage, catégorie de l’eau propre, dans le cadre du programme des prix canadiens pour la protection de l’environnement. Ce prix a été accordé à Sarah et à Clive en reconnaissance de l’établissement de leur projet Living by Water, de la vaste gamme de produits qu’ils ont mis au point et pour avoir fait connaître ces derniers d’un bout à l’autre du pays.
Pour la personne passionnée de bricolage, il existe de nombreuses possibilités de créer des habitats pour la faune – ainsi qu'une multitude de bonnes raisons de le faire. La plupart des gens qui vivent près de l’eau aiment observer les oiseaux et écouter leurs chants. Les jardiniers tirent avantage du fait que les oiseaux consomment une grande quantité d’insectes qui nuisent à leurs plantes. Les poissons nous rendent visite plus volontiers lorsque nos rivages sont propices aux insectes, et de grandes quantités de poissons contribuent au bonheur des pêcheurs. Et l'abondance de vie sur les rivages exerce un attrait irrésistible sur les enfants.
Offrez une variété d’aménagements
Vous pouvez encourager diverses espèces sauvages même si vous ne disposez que de peu d’espace, mais il vous faudra offrir une variété d'aménagements.
- Favorisez une grande diversité d’espèces végétales et mélangez les espèces à feuilles permanentes et à feuilles caduques, les espèces jeunes et vieilles ainsi que les espèces grandes et courtes.
- Disposez les espèces par ordre de grandeur en direction de la maison, de sorte que les plus grandes soient en bordure de la propriété. Placez les arbustes qui tolèrent l’ombre et les espèces couvre-sol sous les grands arbres.
- Si vous n’avez pas beaucoup d’espace, envisagez de planter un bouquet d’arbres entouré d’arbustes plus petits.
- Créez un fourré se composant d’un petit arbre entouré d’arbustes épais et fournis. Même dans les petites superficies, les différentes couches et espèces de végétation créent des lisières qui abritent une abondance d’espèces sauvages.
- Souvenez-nous que les lisières de forme irrégulière ou arrondie sont préférables à celles en ligne droite.
Créez des corridors
Les corridors constituent des voies de circulation sûres pour les espèces sauvages.
- Plantez des arbres entre chaque espace naturel qui existe déjà de façon à les relier.
- Favorisez la croissance de la végétation indigène le long des clôtures ou des limites de propriété. Servez-vous de ces espaces pour contribuer à relier les espaces naturels ou pour relier votre zone littorale aux hautes zones sauvages.
- Travaillez en collaboration avec vos voisins afin de créer des corridors entre les propriétés.
Protégez les arbres morts et tombés
Les arbres qui tombent dans l’eau ou en bordure de l’eau contribuent à protéger le littoral et les rives des cours d’eau. Il est normal et sain qu’il y ait quelques arbres morts et dépérissants sur un littoral. Pourtant, notre désir bien citadin de voir les choses bien rangées et « en ordre » nous incite à les enlever dès qu’ils commencent à perdre des branches et ont l’air malade.
Les arbres en décomposition et les arbres restés debout sont aussi des refuges paradisiaques pour la faune : les mammifères, les oiseaux, les amphibiens et les insectes les utilisent pour une foule d’activités. Au fur et à mesure de leur décomposition, ces arbres retournent leurs éléments nutritifs à la terre. Dans l’eau, ils créent des bassins et constituent une source d'alimentation pour les poissons et les autres espèces sauvages.
- N’abattez pas les arbres morts. Permettez-leur de rester debout.
- Si vous êtes en milieu urbain, faites-en un point d’attraction en plantant autour d'eux un bosquet d’arbrisseaux très dense.
- Si un arbre mort ou dépérissant vous cause des inquiétudes d’ordre sécuritaire, plutôt que de l’abattre, demandez à un élagueur de le couper à une hauteur de 3 à 4 mètres (10 à 13 pieds) et de laisser quelques branches pour permettre aux oiseaux de s’y percher. Question sécurité, vous pourrez le surveiller au fil des ans.
- Laissez « reposer en paix » les arbres tombés car ils sont rarement la cause d’obstruction par amoncellement de débris et d’inondation.
- Si vous estimez qu’un arbre tombé dans l’eau présente un danger pour la sécurité des plaisanciers ou des nageurs, communiquez avec Environnement Saskatchewan ou Conservation Manitoba. Il pourrait vous être possible de procéder à un certain élagage et de laisser la charpente de l’arbre en place.
Construisez un abri pour la faune
Au lieu de transporter les branches ailleurs ou de les brûler, entassez-les à la manière d’une hutte de castors afin de créer un refuge faunique instantané. Vous pouvez y ajouter du bois de chauffage, des pierres ou tout autre matériau naturel dont vous disposez afin de créer un abri pour les oiseaux, les petits mammifères et les reptiles. Si vous le placez près d’une aire d’alimentation prisée, votre abri leur offrira une protection contre les prédateurs et le vent.
- Il est possible que vous ayez à ajouter à la pile au fur et à mesure qu’elle rapetisse. Par l’utilisation de pierres ou de tronçons de bois comme fondation solide, vous ralentissez le processus de décomposition naturelle.
- Ne dérangez pas la pile entre le début du printemps et le début de l’automne, période pendant laquelle les oiseaux couvent ou pourraient vouloir utiliser la pile comme milieu sécuritaire pour élever leurs petits.
- Afin de créer des cachettes, placez des pots à fleurs en grès sur leur côté entre les tronçons de bois ou utilisez des briques, des pierres ou des drains en terre cuite. Recouvrez l’endroit de feuilles et de brindilles et dérangez-le le moins possible.
- Les reptiles et les amphibiens qui aiment prendre des bains de soleil profiteront des tas de cailloux et des murs de pierres sèches (surtout s’ils sont près de l’eau).
- La conception et la construction d’un abri peuvent se révéler une entreprise intéressante pour les enfants. De plus, une fois terminé, l’abri peut être un objet de fierté à montrer à vos voisins et à votre visite.
Construisez un nichoir
À l’arrivée du printemps, les oiseaux qui nichent dans des cavités ont souvent du mal à trouver un endroit pour pondre leurs œufs, surtout dans les zones résidentielles où il est difficile de découvrir un habitat naturel.
- Vous pouvez contribuer à compenser cette perte par l'offre de nichoirs aux oiseaux indigènes de la région. Au fur et à mesure que croîtront vos plantes riveraines, les nichoirs deviendront de moins en moins nécessaires. Voir l’annexe 1.
- Il est possible que vous ayez à installer un dispositif de protection sur votre nichoir afin d’en interdire l’accès aux chats et autres prédateurs.
- Songez également à construire des dortoirs pour les chauve-souris entomophages. Voir chapitre 11. Même si les nichoirs sont utiles à la faune. il vaut encore mieux encourager la nature. Dans vos efforts pour aider la faune, la première chose à faire est de conserver et d’améliorer les caractéristiques naturelles du terrain qui favorisent déjà les sites de nidification.
Habitats fauniques sur l’eau
Les projets de création d’habitat fauniques sur l’eau qui protègent le littoral sont réalisables, mais exigent l’approbation d’Environnement Saskatchewan ou de Conservation Manitoba ainsi que du ministère des Pêches et des Océans (MPO). Des projets tels que la plantation de fléoles des prés et de scirpes ou le dépôt de tronçons de bois dans les cours d’eau contribuent à réparer les habitats dégradés. Ils aident également à adoucir la ligne de rivage et à prévenir l’érosion de la propriété. Vérifiez auprès de spécialistes de la stabilisation des rives ou de l’érosion ou communiquez avec un groupe local de gérance des cours d’eau ou des rives. Ils peuvent vous dire ce qui est possible et souhaitable pour votre littoral.
KIPP, Sarah et CALLAWAY, Clive. Chapitre 7, partie 6: Create Wildlife Habitat dans On the Living Edge: Your Handbook for Waterfront Living, Régina, Saskatchewan: Nature Saskatchewan, 2003.