« Comment Porc-épic a acquis ses piquants »

Un bon matin, Nanamiju sort dehors et l’idée lui vient de prendre une marche dans la forêt. Il trouverait quelque chose à manger mais, sur réflexion « Oh, se dit-il, peut-être que je vais jouer et; voyons. » Soudain, il voit un petit porc-épic. Porc-épic s’approche de Nanamiju et lui demande : « Nanamiju, est-ce que je peux aller avec toi? » Nanamiju lui répond : « Non, tu ne ferais que me nuire. »
Il réplique : « Nanamiju, s’il vous plaît, s’il vous plaît, est-ce que je peux aller jouer avec toi? J’aime jouer avec toi parce que tu es grand et c’est amusant de jouer avec des grandes personnes. »
Il lui répond : « Non, va-t-en. »
« Eh bien! Nanamiju, je pourrais faire une foule de choses pour toi, je pourrais t’aider! »
Nanamiju le regarde et lui dit : « Écoute, va-t-en, il n’y a rien que tu puisses faire pour m’aider! »
Porc-épic d’insister : « Je pourrais t’aider Nanamiju, je pourrais certainement t’aider. »
Il lui répond : « Non, il n’y a rien que tu puisses faire, maintenant éloigne-toi!

Nanamiju se met alors en route et, comme il s’enfonce dans la forêt, il ne trouve rien à manger. L’idée lui vient alors de trouver quelqu’un avec qui jouer.
Il aperçoit un petit ourson et, après s’être approché de lui, il allonge la main pour lui tirer l’oreille!
L’ourson fait : « Aïe! »
Et il lui tire l’autre oreille.
L’ourson fait : « Aïe! »
Il lui donne ensuite une tape sur une fesse : « Aïe! »
Et sur l’autre fesse : « Aïe! »
Tout à coup, maman ours survient et lui dit : « Nanamiju, pourquoi t’en prends-tu à mon bébé? »
Et elle s’élance à la poursuite de Nanamiju.
Nanamiju s’enfuit à toutes jambes, car il a peur de maman ours.
Maman ours commence à courir et Nanamiju se met à courir encore plus vite. Nanamiju court tellement vite que sa tresse de cheveux flotte à l’horizontale derrière sa tête.

Ils se mettent à tourner autour de tous les arbres, à les grimper, à en descendre, et à se balancer de branche en branche. Nanamiju finit par s’élancer dans les airs, fait une pirouette avant d’atterrir sur ses pieds et traverse le lac à toute vitesse en courant à sa surface. Maman ours est tellement furieuse quand elle touche le sol qu’elle court elle aussi à travers le lac. Nanamiju fait alors volte-face et traverse le lac à la nage! Maman ours commence à nager après lui! Après avoir sorti du lac, ils courent tous les deux autour d’un gros amas de roches, se dirigent ensuite vers une grosse colline autour de laquelle ils courent dans un sens, puis dans l’autre, puis dans une direction, puis dans l’autre, pour finalement déboucher dans une clairière où se trouve un groupe de personnes qui regardent courir Nanamiju avec maman ours à sa poursuite. Maman ours commence alors à poursuivre Nanamiju à toute vitesse et ils s’engagent dans un sentier de la forêt de l’autre côté de la clairière, et Nanamiju suit le sentier tout en zigzaguant entre les arbres. Maman ours est sur le point de le rattraper et au moment même où elle s’apprête à le saisir, Porc-épic traverse le sentier – et boum! Maman ours trébuche sur Porc-épic et culbute dans les airs pour finalement s’écraser dans un gros massif de ronces et, soudain, on l’entend hurler de douleur. « Aïe! Aie! » Elle s’enfuit aussitôt et oublie complètement Nanamiju pendant qu’elle s’occupe d’arracher les épines de sa fourrure.
Nanamiju s’assoit alors, tout haletant - « soupir », « soupir ».
Il aperçoit alors le petit Porc-épic et il le prend dans ses bras.
Il lui dit : « Porc-épic, mon petit ami! Tu m’as sauvé la vie! Ce matin tu m’as dit que tu pouvais m’aider, et je ne t’ai pas cru! Et voilà, tu m’as aidé!
« Maintenant, c’est moi qui va t’aider, pauvre petit porc-épic, car tu n’as aucune protection! Regarde bien!
Il se dirige aussitôt du côté nord d’un arbre et commence à arracher de la mousse. Il la tisse en de longues ficelles qu’il tricote ensuite avec ses doigts pour en faire un chandail de mousse. Il met le chandail sur Porc-épic et ramasse des graines avec lesquelles il fait des petits boutons.
Il amène ensuite Porc-épic au massif de ronces et commence à arracher des épines qu’il enfonce dans le chandail jusqu’à ce qu’il y ait environ mille épines qui projètent du chandail dans toutes les directions.
Il regarde alors Porc-épic et se dit : « Oups! ceci n’est pas très bon, les épines s’orientent dans toutes les directions! » Il pense alors, « Ah! Ah! et il embrasse le petit porc-épic et toutes les épines se couchent aussitôt dans un beau et parfait caparaçon de piquants.
Et voilà comment les porcs-épics ont acquis leurs piquants.

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